Après trois ans de baisse, la cote de confiance du chef de gouvernement bondit de 11 points, confortant la confiance des marocains dans tout le champ politique, à quelques mois des élections de 2015, selon le Baromètre politique TIZI/Averty de Janvier 2015.
Casablanca, Lundi 03 Mars 2015 – La quatrième édition du Baromètre politique TIZI/AVERTY* a été réalisée en Janvier/ Février 2015, trois ans après l’arrivée du Gouvernement Benkirane. Cet outil permet de monitorer l’évolution la confiance et de la satisfaction des Marocains par rapport à l’action du chef de gouvernement, du gouvernement et de l’opposition.
Méthodologie:
L’enquête a mobilisé 1.086 répondants marocains interrogés par Internet, du 20 Janvier au 20 février 2015, et répartis sur 39 villes au Maroc dont 33% dans la région Atlantique (axe Casablanca-Rabat), 21% dans les régions du centre du pays, 23% dans les régions du nord et 23% dans les régions du sud. En termes de répartition démographique, 21% des sondés ont entre 18 et 24 ans, 25% entre 25 et 34 ans, 19% entre 35 et 44 ans et 35% entre 45 ans et plus. En terme de CSP, 15% font partie de la catégorie socioprofessionnelle AB, 54% de la catégorie C et 32% de la catégorie D et E. Les données collectées ont fait l’objet d’une pondération afin de représenter la composition démographique de la population marocaine urbaine.
62% des marocains font confiance à Abdelilah Benkirane, 54% satisfaits de son action
Parti de plus de 80% de confiance en Janvier 2012, la cote de confiance du chef de gouvernement a baissé régulièrement pour atteindre un plus bas à 51% en Juillet 2014, avant de se redresser sensiblement ces six derniers mois. Ainsi, entre juillet 2014 et Janvier 2015, la cote de confiance d’Abdelilah Benkirane est passée de 51% à 62%, soit une hausse de 11 points.
La satisfaction quant à son action a également augmenté de 11 points passant de 43% à 54%.
Le quatrième baromètre politique TIZI / AVERTY permet de comprendre, dans le détail, cette évolution.
Ainsi, en termes de CSP, la confiance des CSP A et B à l’égard du chef du gouvernement s’est redressée de 21 points (passant de 33% à 54%), après avoir plongé de 25 points, le semestre précédant. Elle stagne, par contre, chez les CSP D & E qui exprimaient déjà un niveau de confiance élevé à, respectivement, 66% et 70%.
Par ailleurs, après avoir perdu la confiance d’un tiers des femmes entre juillet 2013 et Juillet 2014, Abdelilah Benkirane a, pendant le dernier semestre, regagné la confiance d’une partie d’entre elles, gagnant 12 points, en passant de 43% à 55% de confiance (+28 points).
Régionalement, la confiance envers le chef de gouvernement a augmenté presque partout de manière équivalente, sauf sur l’axe Casa/Rabat, où la confiance a bondit de 19 points, passant de 42% à 61%.
En termes de tranche d’âges, le regain de confiance a affecté toutes les tranches d’âge, et en particulier, la tranche des 45-55 ans, chez qui la confiance a quasiment doublé, passant de 35% à 64% en six mois.
L’image de proximité, de dialogue et de fibre sociale d’Abdelilah Benkirane, s’améliore également. Plus d’un marocain sur deux pense que le chef de gouvernement est un homme de dialogue (55%), dont ils se sentent proches (56%) et qui a en tête les préoccupations des Marocains (49%).
Les Marocains, plus confiants globalement dans leur système politique, à l’approche des élections.
Le regain de confiance en la personne du Chef de Gouvernement rejaillit positivement sur la confiance envers le gouvernement, le champ politique marocain, et même l’opposition.
Ainsi, 51% des marocains disent faire confiance au champ politique marocain, contre 37% il y a six mois (+14 points), et 58% d’entre eux affirment faire confiance au gouvernement actuel, contre 48% il y a six mois (+10 points).
Enfin, la confiance en l’opposition augmente de prés de 50% passant de 14% à 20%, tout en restant à un faible niveau, très en deça du crédit accordé à l’équipe gouvernementale en place.
Les marocains sont toujours insatisfaits de la situation, mais constatent néanmoins une légère amélioration…
Sur les 9 sujets soumis au sondage, aucun des sujets n’obtient une note de satisfaction supérieure à la moyenne. Néanmoins, les sondés affirment une meilleure perception de sécurité (4.8/10) soit une hausse de 21%, un mieux dans le domaine culturel (+17%), dans la lutte contre la corruption (+15%), dans le pouvoir d’achat (+9%), dans le transport (+8%) et dans la création d’emplois(+8%).
Par contre, la satisfaction à l’égard de la santé publique (3.7/10), de l’éducation (3.4/10) et du logement (3.6/10) stagne et ces sujets restent ceux qui suscitent la plus grande insatisfaction.
A la tête des préoccupations des marocains : L’éducation et l’enseignement, la santé, l’emploi, la justice et l’action sociale et la lutte contre la pauvreté.
En terme de préoccupations, sur les 50 items cités dans les questions ouvertes, les marocains voient comme priorités absolues les 5 problématiques suivantes : l’éducation et l’enseignement (22.4% des items cités), la Santé (15.5%), l’Emploi (14%), la Justice (8.5%) et l’action sociale et la lutte contre la pauvreté (5.6%)
Viennent ensuite des sujets comme la sureté et la sécurité (4.8%), le soutien à l’économie et à l’investissement (4.4%), le pouvoir d’achat (4%), le logement (2.6%), les retraites et la lutte contre la corruption (2%). Ces 11 thématiques représentent plus de 85% des préoccupations des marocains.
Enfin des sujets comme la parité et la participation des femmes, la banque islamique et la gestion de l’immigration subsaharienne sont des items qui deviennent plus récurrents.
Les ministres toujours plébiscités : Akhennouch et El Ouardi, rejoints par Bouaida, Ramid et Elalamy ; les ministres à la traîne : Laenser, Abbou, Birou, Moubdii, et El Guerrouj.
Certains ministres inspirent aux sondés plus de confiance que d’autres. Ainsi, Aziz Akhennouch arrive en tête (7.2) suivi d’El Hossein El Ouardi (6.8). Ils sont rejoints par Mbarka Bouaida (6.7), Mustapha Ramid (6.3) et Moulay Hafid Elalamy (6.2).
Par contre, d’autres se font remarquer par le faible niveau de confiance qu’ils suscitent chez les sondés : M.Laenser (4.2/10), M.Abbou (3.8), A.Birou(3.8), M. Moubdii(3.5), et A. El Guerrouj(3.2).
A noter aussi que feu Abdellah Baha a été crédité de la plus forte confiance (7.5/10, en hausse de 54%) et le ministre sortant Mohamed Ouzzine de la plus faible (2.4/10 en baisse de 50%).
Les ministres faisant l’objet de la plus forte progression sont : Charki Draissi (+36% de cote de confiance), Salaheddine Mezouar (+32%) et Mamoun Bouhadhoud (+28%)
Les ministres à plus forte notoriété : El Ouafa, El Khalfi, Rebbah, El Ouardi et Benabdellah.
Le top five des ministres les plus connus change peu avec : Mohamed El Ouafa (81% de notoriété), Mustapha El Khalfi (76%), Aziz Rebbah (75%) El Hossein El Ouardi (75%) et Nabil Benabdellah (74%).
Charafate Afailal fait preuve de la plus grande progression en termes de notoriété (passant de 24% à 33%) et Ahmed Taoufiq de la plus forte baisse de notoriété (de 73% à 48%).
Pour leur part, les ministres les moins connus sont presque les mêmes qu’en Juillet 2014: M. Bouhadhoud (13%), M. Loudiyi (13%), M. Abbou (13%), D. Dahaq (20%) et F.Marouane (21%).
L’opposition gagne sensiblement en crédibilité et sérieux…
La confiance des sondés en l’opposition augmente sensiblement, mais partait d’un point de départ très bas : Ainsi, entre Juillet 2014 et Janvier 2015, la crédibilité de l’opposition passe de 1.85/10 à 2.84/10 (+54%), et son efficacité passe de 2.1/10 à 2.9/10 (+40%). La visibilité de l’opposition, elle, stagne, passant de 4.1/10 à 4.4/10 (+6%).
Curieusement encore, en se faisant moins visible, l’opposition donne une plus grande image de sérieux, puisque ce dernier critère gagne 40% sur la même période.
L’absence des sorties médiatiques hasardeuses des tenors des partis d’opposition, ce dernier semestre, doit certainement expliquer cette amélioration sensible.
Dans l’opposition, A.Chami, M. Bakkoury, H. Tariq, T.Hjira et FZ. Mansouri, en tête…
Le top 5 des personnalités de l’opposition comprend dans l’ordre : Ahmed Réda Chami – USFP (28% de notoriété), qui garde une avance de prés de 10 points sur le second, Mustapha Bakkoury – PAM (19%), suivi de T. Hjira – Istiqlal (18%), Hassan Tariq – USFP (18%), et de Fatima Zahra Mansouri – PAM (17%).
Adil Douiri et Hakim Benchemass font l’objet de la plus forte baisse (-19%), passant respectivement de 21% à 17% et de 18% à 15%.
En queue de classement des personnalités de l’opposition figurent : Abdelkader El Kihel-Istiqlal (7%), Younes Sekkouri-PAM (9%) qui conforte néanmoins son entrée dans le baromètre, Abdelhamid El Jmahri-USFP(10%),Driss Lachgar-USFP (10%) et Hamid Chabat (11%).